"Endlessly"

J'attends,

Je compte,

J'égrène,

Un, eux, trois ...

Quatre te voilà. 

Je meuble le silence.

je recopie 100 fois les mêmes mots,

Ceux de mes espoirs perdus.

Je reprends le manuscrit, 

Les efface,

Sème des peut être,

Reviens à j'y crois,

Hésite,

Repars, 

Reste,

Recommence.

Je regarde par la fenêtre,

Observe le poids du silence.

Me complais dans la nuit.

Elle,

toute à moi.

Je meuble le silence.

J'écris, 

Je lis.

Beaucoup, je me noie, dans tous ces mots, toutes ces vies.

Le pinceau m'égaie,

L'écran parfois m'effraie.

Je continue, je me disperse,

Je profite, de tout, jamais assez, mais toujours beaucoup trop,

Avec toujours cet arrière-goût d'amertume.

Mes pas me guident,

Mes yeux visitent et contemplent.

De quais, en parcs,

De musées, en galeries, en ciné, 

Mon âme se nourrit.

De cafés, en bistrots, de brunchs en restos,

Mon âme rit.

Mais jamais tout à fait. 

Ce petit bout que vous voyez n'est que l'iceberg immergé de mes émotions.

Le reste se replie, se cache, attend, se protège, glisse dans un cocon.

Parfois je m'envole me semble t-il.

Mais un peu moins souvent,

Moins haut dans le ciel.

Je retombe moins profondément aussi.

Je suis comme endormie.

Ma raison sommeille.

J'attends,

J'égrène,

Mais je ne te vois toujours pas.

Au matin, je suis sûre d'avoir rêvé,

Au soir, j'écoute paisible.

Je meuble l'acho de ton silence,

Parfois ssourdissant de mille mots.

Les pensées volent autour de moi,

Comme autant de papillons bleus.

Mon âme apaisée, les contemple émerveillée.

Alors à nouveau,

J'attends,

J'égrène,

Je crois,

Mais à la fenêtre,

Je ne te vois toujours pas.

Il me semble que ce moment ne viendra jamais.

En apesanteur, il s'éternise, perd de son éclat.

Le bleu s'efface,

La lumière devient fade.

Il s'épuise,

Revient, repart.

Pourtant, il dure, encore, encore,

Mais jamais pourtant, 

Maître mot, Vain, 

Quoiqu'il y fasse pourtant,

Je meuble le silence

Et puis

J'y crois.